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    Pourquoi nous ne pouvons pas attendre, Lettre aux « Blancs modérés » à propos de la légitime impatience des Noirs

    Par Martin Luther King,

    À l'occasion du quarantième anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King, et de la reparution de ses écrits et discours aux éditions Bayard [1], nous republions des extraits choisis d'un de ses textes les plus forts : la Lettre de la geôle de Birmingham. Très loin de l'image aseptisée du pasteur qu'a construite l'idéologie dominante, plus loin encore des appels à la « tolérance », au « vivre-ensemble » et autres mots creux de l'antiracisme étatique et institutionnel, cette lettre propose l'une des analyses les plus profondes du racisme, de ses conséquences subjectives sur celles et ceux qui le subissent, et de la remarquable capacité de cécité et d'indifférence dont il peut faire l'objet, jusque chez les plus sincères antiracistes. Écrite en avril 1963 pendant un séjour en prison, suite à une « action directe de désobéissance civique » (occupation par des Blancs et des Noirs de lieux publics légalement réservés aux Blancs), cette lettre est adressée aux « blancs modérés », c'est-à-dire aux Blancs qui reconnaissent le caractère illégitime de la ségrégation raciale, mais qui reprochent aux activistes noirs d'être trop « impatients », trop « extrémistes », et d'utiliser des moyens de lutte illégaux. Martin Luther King répond d'abord au reproche d'impatience, puis il justifie le recours à la désobéissance civique. Il reproche aux Blancs modérés leur soutien trop faible, leur « paternalisme » et leur croyance au « mythe du temps qui travaille pour vous ». Il répond enfin à l'accusation d'extrémisme, en revendiquant une certaine forme d' « extrémisme positif ».





    Pourquoi nous ne pouvons pas attendre, Lettre aux « Blancs modérés » à propos de la légitime impatience des Noirs

    L'un de vos arguments fondamentaux est que notre action se produit à un mauvais moment.

    Certains ont demandé :

    « Pourquoi ne pas avoir donné aux nouveaux élus le temps d'agir ? ».

    La seule réponse que nous pouvons donner, c'est que le nouveau pouvoir, comme l'ancien, a besoin d'être bousculé pour enfin agir.

    (...)

    L'histoire est la longue et tragique illustration du fait que les groupes privilégiés cèdent rarement leurs privilèges sans y être contraints. Il arrive que des individus soient touchés par la lumière de la morale et renoncent d'eux même à leurs attitudes injustes, mais mes groupes ont rarement autant de moralité que les individus. Nous avons douloureusement appris que la liberté n'est jamais accordée de bon gré par l'oppresseur ; elle doit être exigée par l'opprimé. Franchement, je ne me suis jamais engagé dans un mouvement d'action directe à un moment jugé « opportun », d'après le calendrier de ceux qui n'ont pas indûment subi les maux de la ségrégation.

    « Attendez ! » [2]

    Depuis des années, j'entends ce mot : « Attendez ! ». Il résonne à mon oreille, comme à celle de chaque Noir, avec une perçante familiarité. Cet « Attendez » a presque toujours signifié : « Jamais ! ».

    (...)

    Il nous faut constater avec l'un de nos éminents juristes que « Justice trop tardive est déni de justice ». Nous avons attendu pendant plus de trois cent quarante ans les droits constitutionnels dont nous a dotés notre Créateur. Les nations d'Asie et d'Afrique progressent vers l'indépendance politique à la vitesse d'un avion à réaction, et nous nous traînons encore à l'allure d'une voiture à cheval vers le droit de prendre une tasse de café au comptoir.

    Ceux qui n'ont jamais senti le dard brûlant de la ségrégation raciale ont beau jeu de dire : « Attendez ! ». Mais quand vous avez vu des populaces vicieuses lyncher à volonté vos pères et mères, noyer à plaisir vos frères et sœurs ; quand vous avez vu des policiers pleins de haine maudire, frapper, brutaliser et même tuer vos frères et soeurs noirs en toute impunité ; quand vous voyez la grande majorité de vos vingt millions de frères noirs étouffer dans la prison fétide de la pauvreté, au sein d'une société opulente ; quand vous sentez votre langue se nouer et votre voix vous manquer pour tenter d'expliquer à votre petite fille de six ans pourquoi elle ne peut aller au parc d'attractions qui vient de faire l'objet d'une publicité à la télévision ; quand vous voyez les larmes affluer dans ses petits yeux parce que ce parc est fermé aux enfants de couleur ; quand vous voyez les nuages déprimants d'un sentiment d'infériorité se former dans son petit ciel mental ; quand vous la voyez commencer à oblitérer sa petite personnalité en sécrétant inconsciemment une amertume à l'égard des Blancs ; quand vous devez inventer une explication pour votre petit garçon de cinq ans qui vous demande dans son langage pathétique et torturant : « Papa, pourquoi les Blancs sont si méchants avec ceux de couleur ? » ; quand, au cours de vos voyages, vous devez dormir nuit après nuit sur le siège inconfortable de votre voiture parce que aucun motel ne vous acceptera ; quand vous êtes humilié jour après jour par des pancartes narquoises : « Blancs », « Noirs » ; quand votre prénom est « négro » et votre nom « mon garçon » (quel que soit votre âge) ou « John » ; quand votre mère et votre femme ne sont jamais appelées respectueusement « Madame » ; quand vous êtes harcelé le jour et hanté la nuit par le fait que vous êtes un nègre, marchant toujours sur la pointe des pieds sans savoir ce qui va vous arriver l'instant d'après, accablé de peur à l'intérieur et de ressentiment à l'extérieur ; quand vous combattez sans cesse le sentiment dévastateur de n'être personne ; alors vous comprenez pourquoi nous trouvons si difficile d'attendre.

     

    Il vient un temps où la coupe est pleine et où les hommes ne supportent plus de se trouver plongés dans les abîmes du désespoir. J'espère, Messieurs, que vous pourrez comprendre notre légitime et inévitable impatience.

    « Pourquoi prônez-vous la désobéissance ? »

    Vous exprimez une grande inquiétude à l'idée que nous sommes disposés à enfreindre la loi. Voilà certainement un souci légitime. Comme nous avons si diligemment prôné l'obéissance à l'arrêt de la Cour suprême interdisant, en 1954, la ségrégation dans les écoles publiques, il peut sembler paradoxal, au premier abord, de nous voir enfreindre la loi en toute conscience. On pourrait fort bien nous demander :

    « Comment pouvez-vous recommander de violer certaines lois et d'en respecter certaines autres ? »



    Pourquoi nous ne pouvons pas attendre, Lettre aux « Blancs modérés » à propos de la légitime impatience des Noirs
    La réponse repose sur le fait qu'il existe deux catégories de lois : celles qui sont justes et celles qui sont injustes. Je suis le premier à prêcher l'obéissance aux lois justes. L'obéissance aux lois justes n'est pas seulement un devoir juridique, c'est aussi un devoir moral. Inversement, chacun est moralement tenu de désobéir aux lois injustes. J'abonderais dans le sens de Saint Augustin pour qui « une loi injuste n'est pas une loi ».

     

    Quelle est la différence entre les unes et les autres ? Comment déterminer si une loi est juste ou injuste ? Une loi juste est une prescription établie par l'homme en conformité avec la loi morale ou la loi de Dieu. Une loi injuste est une prescription qui ne se trouve pas en harmonie avec la loi morale. Pour le dire dans les termes qu'emploie saint Thomas d'Aquin, une loi injuste est une loi humaine qui ne plonge pas ses racines dans la loi naturelle et éternelle. Toute loi qui élève la personne humaine est juste. Toute loi qui la dégrade est injuste. Toute loi qui impose la ségrégation est injuste car la ségrégation déforme l'âme et endommage la personnalité. Elle donne à celui qui l'impose un fallacieux sentiment de supériorité et à celui qui la subit un fallacieux sentiment d'infériorité.

    (...)

    Nous ne pourrons jamais oublier que tous les agissements de Hitler en Allemagne étaient « légaux » et que tous les actes des combattants de la liberté en Hongrie étaient « illégaux ». Il était « illégal » d'aider et de réconforter un juif dans l'Allemagne de Hitler. Mais je suis sûr que si j'avais vécu en Allemagne à cette époque-là, j'aurais aidé et réconforté mes frères juifs même si c'était illégal.

    (...)

    « Vous provoquez des tensions ! »

    Je dois vous faire deux aveux sincères, mes frères chrétiens et juifs. Tout d'abord je dois vous avouer que, ces dernières années, j'ai été gravement déçu par les Blancs modérés. J'en suis presque arrivé à la conclusion regrettable que le grand obstacle opposé aux Noirs en lutte pour leur liberté, ce n'est pas le membre du Conseil des citoyens blancs ni celui du Ku Klux Klan, mais le Blanc modéré qui est plus attaché à l'« ordre » qu'à la justice ; qui préfère une paix négative issue d'une absence de tensions à une paix positive issue d'une victoire de la justice ; qui répète constamment : « Je suis d'accord avec vous sur les objectifs, mais je ne peux approuver vos méthodes d'action directe » ; qui croit pouvoir fixer, en bon paternaliste, un calendrier pour la libération d'un autre homme ; qui cultive le mythe du « temps-qui-travaille-pour-vous » et conseille constamment au Noir d'attendre « un moment plus opportun ». La compréhension superficielle des gens de bonne volonté est plus frustrante que l'incompréhension totale des gens mal intentionnés. Une acceptation tiède est plus irritante qu'un refus pur et simple.

    (...)

    J'avais espéré que les blancs modérés le comprendraient : la loi et l'ordre ont pour objet l'établissement de la justice ; quand ils viennent à y manquer, ils se transforment en dangereux barrages dressés contre le progrès social. J'avais espéré que les blancs modérés le comprendraient : l'état de tension actuel dans le Sud n'est qu'une transition nécessaire : il nous faut sortir d'une phase détestable de paix négative, où le noir accepte passivement son sort injuste, et entrer dans une phase de paix positive et pleine de sens, où tous les hommes respecteront la dignité et la valeur de la personne humaine.



    Pourquoi nous ne pouvons pas attendre, Lettre aux « Blancs modérés » à propos de la légitime impatience des Noirs
    En réalité, ce n'est pas nous qui créons la tension en nous lançant dans l'action directe non-violente de désobéissance civique. Nous nous contentons de rendre visible une tension cachée qui existe déjà. Nous l'étalons au grand jour, là où elle peut être observée et traitée. Comme un abcès qui ne peut pas être traité et guéri tant qu'il reste interne, invisible, mais qui doit être ouvert et exposé, dans toute sa laideur purulente, aux remèdes naturels que sont l'air et la lumière, de même l'injustice doit être exposée, avec toutes les tensions que cela entraîne, à la lumière de la conscience humaine et à l'air de l'opinion publique, avant de pouvoir être guérie.

     

    Dans votre déclaration, vous affirmez que nos actions, bien que pacifiques, doivent être condamnées car elles précipitent la violence. Mais peut-on procéder à une telle assertion en bonne logique ?

    Cela ne revient-il pas à condamner la victime d'un vol sous prétexte qu'en ayant de l'argent elle a poussé le coupable à commettre un acte de malhonnêteté répréhensible ?

    Cela ne revient-il pas à condamner Socrate sous prétexte que son inébranlable attachement à la vérité et ses réflexions philosophiques ont poussé une opinion publique dévoyée à lui faire boire la ciguë ?

    Cela ne revient-il pas à condamner Jésus, sous prétexte que son souci sans pareil de Dieu et sa soumission incessante à la volonté de celui-ci ont précipité le geste pervers de ceux qui l'ont crucifïé ?

    Comme les juges fédéraux l'ont sans cesse affirmé et comme nous devons l'admettre : il est immoral de demander à un individu qu'il renonce à s'efforcer d'obtenir ses droits constitutionnels fondamentaux sous prétexte que sa quête précipite la violence. La société doit protéger la victime et châtier le voleur.

    « Faîtes confiance au temps : il travaille pour vous ! »

    J'avais également espéré que les Blancs modérés rejetteraient le mythe du « temps-qui-travaille-pour-vous ».

    J'ai reçu ce matin une lettre d'un de nos frères blancs au Texas. Il me dit :

    « Tous les chrétiens savent que les personnes de couleur obtiendront un jour l'égalité des droits, mais il est possible que votre hâte religieuse soit trop grande. Il a fallu près de deux mille ans à la chrétienté pour accomplir ce qu'elle a accompli. Il faut du temps pour que l'enseignement du Christ s'impose ici-bas. »

    Tout ce que dit mon correspondant résulte d'une conception tragiquement erronée de l'action du temps. Prétendre que le temps, à lui seul, guérira inéluctablement tous les maux, voilà une idée étrangement irrationnelle. En réalité, le temps est neutre ; il peut être utilisé pour construire ou pour détruire. J'en suis venu à penser que les hommes de mauvaise volonté l'ont mis à profit bien plus efficacement que les hommes de bonne volonté. Notre génération ne doit pas se reprocher seulement les actes et les paroles au vitriol des méchants, mais aussi l'effrayant silence des justes. Nous devons admettre que le progrès de l'humanité ne roule jamais sur les roues de l'inéluctabilité. Il n'est amené que par les efforts inlassables et persistants des hommes qui ont la volonté de collaborer à l'oeuvre de Dieu. Sans ce dur labeur, le temps lui-même devient l'allié des forces de stagnation sociale.

    (...)

    « Ne soyez pas extrêmistes ! »

    Vous qualifiez d'extrémiste l'action que nous avons menée à Birmingham. Au début, j'étais assez déçu de voir certains de mes confrères pasteurs considérer notre effort de non-violence comme une initiative émanant de milieux extrémistes.

    (...)



    Pourquoi nous ne pouvons pas attendre, Lettre aux « Blancs modérés » à propos de la légitime impatience des Noirs
    Les opprimés ne peuvent demeurer dans l'oppression à jamais. Le moment vient toujours où ils proclament leur besoin de liberté. Et c'est ce qui se produit actuellement pour le Noir américain. Quelque chose, au-dedans de lui-même, lui a rappelé son droit naturel à la liberté et quelque chose en dehors de lui-même lui a rappelé que cette liberté, il pouvait la conquérir. Consciemment ou inconsciemment, il a été saisi par ce que les Allemands appellent le Zeitgeist [3] et, avec ses frères noirs d'Afrique, ses frères bruns ou jaunes d'Asie, d'Amérique du Sud et des Antilles, il avance avec un sentiment d'urgence cosmique vers la Terre promise de la justice raciale.

     

    En observant cet élan vital qui s'est emparé de la communauté noire, chacun devrait aisément s'expliquer les manifestations qui ont lieu sur la voie publique. Il y a chez le Noir beaucoup de ressentiments accumulés et de frustrations latentes ; il a bien besoin de leur donner libre cours.

    (...)

    S'il ne défoule pas, par des voies non violentes, ses émotions réprimées, celles-ci s'exprimeront par la violence. Ce n'est pas une menace mais un fait historique. Je n'ai pas demandé à mon peuple : « Oublie tes sujets de mécontentement. » J'ai tenté de lui dire, tout au contraire, que son mécontentement était sain, normal, et qu'il pouvait être canalisé vers l'expression créatrice d'une action directe non violente. C'est cela qui est dénoncé aujourd'hui comme extrémiste.

    Je dois admettre que j'ai tout d'abord été déçu de le voir ainsi qualifié. Mais en continuant de réfléchir à la question, j'ai progressivement ressenti une certaine satisfaction d'être considéré comme un extrémiste.

    Jésus n'était-il pas un extrémiste de l'amour – « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous maltraitent » ?

    Amos n'était-il pas un extrémiste de la justice – « Que le droit jaillisse comme les eaux et la justice comme un torrent intarissable » ? (...)

    Abraham Lincoln n'était-il pas un extrémiste – « Notre nation ne peut survivre mi-libre, mi-esclave » ?

    Thomas Jefferson n'était-il pas un extrémiste – « Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes : tous les hommes ont été créés égaux » ?



    Pourquoi nous ne pouvons pas attendre, Lettre aux « Blancs modérés » à propos de la légitime impatience des Noirs
    Aussi la question n'est-elle pas de savoir si nous voulons être des extrémistes, mais de savoir quelle sorte d'extrémistes nous voulons être. Serons-nous des extrémistes pour l'amour ou pour la haine ? Serons-nous des extrémistes pour la préservation de l'injustice ou pour la cause de la justice ?

     

    (...)

    J'avais espéré que les blancs modérés le comprendraient. Il se peut que j'aie été trop optimiste. Il se peut que j'ai trop attendu d'eux. J'aurais dû comprendre que parmi les membres d'une race qui en a opprimé une autre, il en est peu qui puissent comprendre ou mesurer les revendications profondes et les espoirs passionnés de ceux qui ont été opprimés ; et moins encore qui aient la lucidité de voir que seule une action vigoureuse, persistante, déterminée, peut déraciner l'injustice. C'est pourtant avec un sentiment de reconnaissance que je vois certains de nos frères blancs saisir la signification de notre révolution sociale et s'y dévouer. Leur nombre est bien trop faible encore, mais leur qualité est considérable. Certains, comme Ralph Mc Gill, Lilian Smith, Harry Golden et James Abb, ont témoigné par écrit de notre lutte, en des termes prophétiques et pénétrants. D'autres ont manifesté avec nous dans les rues anonymes du Sud. Ils ont langui dans des prisons immondes, infestées de cafards, subi les abus et les brutalités de policiers en colère qui les traitaient de « sales lécheurs de nègres ». À l'inverse de beaucoup de leurs frères et sœurs modérés, ils ont reconnu l'urgence du moment et senti le besoin d'un puissant antidote, sous forme d'action, pour combattre la maladie de la ségrégation.

    Post-scriptum

    La Lettre de la geôle de Birmingham figure parmi les textes regroupés dans le recueil Je fais un rêve, pubié aux éditions Bayard (avril 2008, 12 euro)

    Textes de Martin Luther King

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    Notes

    [1] Martin Luther King, Je fais un rêve, Bayard éditions, 2008, 12 euro

    [2] Les intertitres sont rajoutés par le Collectif Les mots sont importants

    [3] Littéralement : « esprit du temps ».



    Lundi 12 Mai 2008


    http://lmsi.net


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  • Plus du quart de la faune mondiale a disparu depuis les années 70, a révélé une étude publiée vendredi par la Société zoologique de Londres en collaboration avec le WWF, le Fonds mondial pour la nature.

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     Source: WWF

    Cette étude a observé l'évolution de quelque 1.400 espèces de poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux ou mammifères pour conclure à un déclin de 27 % de la faune entre 1970 et 2005.

    La faune terrestre a reculé de 25 %. La population animale en eau de mer a chuté de 28 % et celle en eau douce de 29 %, selon ce rapport.

    L'être humain contribue à la disparition d'environ 1 % des espèces animales chaque année, selon le rapport, qui souligne qu'un des « grands épisodes d'extinction » de l'histoire est en cours. La pollution, l'agriculture, l'expansion urbaine, le recours excessif à la pêche et la chasse, sont les raisons citées pour expliquer cette tendance.

    « La réduction de la biodiversité signifie que des millions de personnes font face à un avenir où les réserves en nourriture seront plus vulnérables aux insectes et maladies, et où l'eau sera disponible en quantité faible et irrégulière », a déploré James Leape, le directeur général du WWF. « Personne ne peut échapper à l'impact de la réduction de la biodiversité sur nos vies parce que cela se traduit très clairement par moins de nouveaux médicaments, une plus grande vulnérabilité aux désastres naturels et des effets accrus sur le réchauffement climatique », a-t-il ajouté.

    Ce déclin intervient à une époque où les êtres humains consomment chaque jour plus de ressources naturelles, et où ils utilisent 25 % de plus que ce que la nature peut remplacer, selon l'étude.

    Ce rapport précède la convention de l'ONU sur la biodiversité qui se tiendra la semaine prochaine à Bonn (Allemagne).

    Vendredi 16 mai 2008, 20:00

    Le Soir.be


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  • Une énorme île d'ordures plus grande que le Texas flotte dans l'Océan Pacifique, à mi-chemin entre San Francisco et Hawaii. [Il ne faut pas s'affoler, avec ses 692.402 Km2, le Texas est juste un peu plus grand que la France, NDT]


    La California Coastal Commission de San Francisco, a dit que la soi-disant Grande Nappe d'Ordures du Pacifique (GPGP) grossit rapidement depuis les années 50.


    La gigantesque ratatouille d'ordures, qui se compose de 80% de matières plastiques et pèse environ 3,5 millions de tonnes, disent les océanographes, flotte là où il est rare que les gens voyagent, dans le no man's land entre San Francisco et Hawaii.


    Marcus Eriksen, directeur de recherche et d'éducation à la Algalita Marine Research Foundation de Long Beach, a déclaré que son groupe surveillait la GPGP depuis 10 ans [en cachette sans doute car on n'en avait pas entendu parler, NDT]. « Avec les vents qui soufflent et les courants qui s'enroulent en cercle, c'est le milieu idéal pour piéger [les ordures], » a dit Eriksen. « Il n'y a rien que nous puissions faire maintenant, à l'exception de ne pas faire plus de mal. »


    La nappe a grossi de plus en plus, avec les débris des océans du monde entier [comment est-ce possible ? C'est pas Rome pourtant ! C'est le trou du cou du monde entre Hawaii et San Francisco ou quoi ? NDT], de dix fois tous les dix ans depuis les années 50, a déclaré Chris Parry, chef de programme d'éducation du public de la California Coastal Commission de San Francisco.


    Les modèles actuels de l'océan peuvent garder les épaves flottantes planquées dans une partie du monde, là où personne ne les verra jamais, mais leur majorité est générée à terre, selon un rapport de l'an dernier de Greenpeace intitulé « Les débris de plastique dans les océans du monde. »


    Le rapport révélait que 80% des ordures dans les océans étaient originaires de la terre. Alors que les navires laissent parfois tomber des chargements de chaussures ou de gants de hockey dans les eaux (quelquefois exprès et illégalement), la grande majorité des ordures en mer a entamé son voyage comme ordure à terre.


    C'est pourquoi faire un marécage potentiellement toxique comme la nappe d'ordures est entièrement évitables, a dit Parry.


    « À ce stade, son nettoyage n'est pas une option, » a déclaré Parry. « Il s'agit juste de dépasser notre dépendance prolongée aux plastiques. ... La solution à long terme est d'arrêter de produire autant de produits en plastique chez nous et de changer nos habitudes de consommation. »


    Parry a dit qu'utiliser des sacs d'épicerie en panier au lieu de sacs en plastique est une bonne première étape ; l'achat d'aliments sans plastique autour en est une autre.


    La GPGP est particulièrement dangereuse pour les oiseaux et la vie marine, a dit Warner Chabot, vice-président de l'Ocean Conservancy, un groupe environnemental.


    Les tortues confondent les sacs en plastique clair avec des méduses. Les oiseaux plongent et avalent des tessons de plastique indigestes. Les matières plastiques à base de pétrole prennent des décennies à se décomposer, et aussi longtemps qu'elles flottent à la surface des océans, elles peuvent apparaître comme des bouts de nourriture.


    « Ces animaux meurent parce que le plastique bouche par la suite leur estomac, » a dit Chabot. « Il ne passe pas, et ils meurent littéralement de faim. »


    Le rapport de Greenpeace constatait qu'au moins 267 espèces marines souffrent de quelque forme d'ingestion des débris marins ou d'enchevêtrement avec eux.

    La Pravda, le 23 octobre 2007

    Original : http://english.pravda.ru/world/americas/23-10-2007/99346-island_trash-0

    Traduction approximative de Pétrus Lombard pour Alter Info


    Mardi 23 Octobre 2007


    http://www.alterinfo.net/Une-ile-d-immondices-plus-vaste-que-le-Texas-derive-dans-l-Ocean-Pacifique_a12728.html


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