• Mercredi 11 juin 2008

    Jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, l'Europe était un continent d'émigrants. Des dizaines de millions d'Europe partirent aux Amériques pour coloniser, échapper aux famines, aux crises financières, aux guerres ou aux totalitarismes européens et à la persécution des minorités ethniques.

    Aujourd'hui, je suis avec préoccupation le processus de la dite 'directive retour'. Ce texte, validé le 5 juin passé par les ministres de l'Intérieur des 27 pays de l'Union européenne, doit être approuvé le 18 juin par le Parlement européen. Je perçois qu'il durcit de manière drastique les conditions de détention et d'expulsion des migrants sans papier, quelque ait été leur temps de séjour dans les pays européens, leur situation de travail, leurs liens familiaux, leur volonté et le succès de leur intégration.

    Les Européens sont arrivés dans les pays d'Amérique latine et d'Amérique du Nord, en masse, sans visa ni conditions imposées par les autorités. Ils furent toujours bienvenus, et le demeurent, dans nos pays du continent américain, qui absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en Europe, avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l'Amérique. Comme par exemple dans le cas de notre Cerro Rico de Potosi et de ses fabuleuses mines qui donnèrent sa masse monétaire au continent européen entre le XVIème et le XIXème siècle. Les personnes, les biens, les droits des migrants européens furent toujours respectés.

    Aujourd'hui, l'Union européenne est la principale destination des migrants du monde, conséquence de son image positive d'espace de prospérité et de libertés publiques. L'immense majorité des migrants viennent dans l'Union européenne pour contribuer à cette prospérité, non pour en profiter. Ils occupent les emplois de travaux publics, dans la construction, les services aux personnes et dans les hôpitaux, que ne peuvent ou ne veulent occuper les Européens. Ils contribuent au dynamisme démographique du continent européen, à maintenir la relation entre actifs et inactifs qui rend possible ses généreux systèmes de solidarité sociale et dynamisent le marché interne et la cohésion sociale. Les migrants offrent une solution aux problèmes démographiques et financiers de l'UE.

    Pour nous, nos émigrants représentent l'aide au développement que les Européens ne nous donnent pas
    –
    vu que peu de pays atteignent réellement l'objectif minimum de 0,7 % du PIB d'aide au développement. L'Amérique latine a reçu, en 2006, 68 milliards de dollars de transferts financiers de ses émigrés, soit plus que le total des investissements étrangers dans nos pays. Au niveau mondial, ces transferts atteignent 300 milliards de dollars, qui dépassent les 104 milliards de dollars octroyés au nom de l'aide au développement. Mon propre pays, la Bolivie, a reçu plus de 10 % de son PIB en transferts de fond des migrants (1,1 milliards de dollars), soit un tiers de nos exportations annuelles de gaz naturel.

    Il apparait que les flux de migration sont bénéfiques pour les Européens et, de manière marginale, aussi pour nous du Tiers-Monde, vu que nous perdons des millions de personnes de main-d'
    œ
    uvre qualifiée en laquelle, d'une manière ou d'une autre, nos États, bien que pauvres, ont investi des ressources humaines et financières.

    Il est regrettable que le projet de 'directive retour' complique terriblement cette réalité. Si nous concevons que chaque État ou groupe d'États puisse définir ses politiques migratoires en toute souveraineté, nous ne pouvons accepter que les droits fondamentaux des personnes soient déniés à nos compatriotes et à nos frères latino-américains. La directive retour prévoit la possibilité d'un enfermement des migrants sans papier jusqu'à 18 mois avant leur expulsion
    –
    ou 'éloignement' selon le terme de la directive. 18 mois ! Sans procès ni justice ! Tel qu'il est le projet de directive viole clairement les articles 2, 3, 5, 6, 7, 8 et 9 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948. Et en particulier l'article 13 qui énonce :

    '1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.

    2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.'

    Et, pire que tout, il existe la possibilité d'emprisonner des mères de familles et des mineurs, sans prendre en compte leur situation familiale ou scolaire, dans ces centres de rétention où nous savons que surviennent des dépressions, des grèves de la faim, des suicides. Comment pouvons-nous accepter sans réagir que soient concentrés dans ces camps nos compatriotes et frères latino-américains sans papier, dont l'immense majorité travaille et s'intègre depuis des années ? De quel côté est aujourd'hui le devoir d'ingérence humanitaire ? Où est la 'liberté de circuler', la protection contre les emprisonnements arbitraires ?

    Parallèlement, l'Union européenne tente de convaincre la Communauté Andine des Nations (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou) de signer un 'Accord d'association' qui inclue en son troisième pilier un traité de libre-échange, de même nature et contenu que ceux qu'imposent les États-Unis. Nous subissons une intense pression de la Commission européenne pour accepter des conditions de profonde libéralisation pour le commerce, les services financiers, la propriété intellectuelle ou nos services publics. De plus, au nom de la 'protection juridique', on nous reproche notre processus de nationalisation de l'eau, du gaz et des télécommunications réalisés le Jour des travailleurs. Je demande, dans ce cas : où est la 'sécurité juridique' pour nos femmes, adolescents, enfants et travailleurs qui recherchent un horizon meilleur en Europe ?

    Promouvoir d'un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors qu'en face nous voyons des emprisonnements sans jugement pour nos frères qui ont essayé de circuler librement... Ceci est nier les fondements de la liberté et des droits démocratiques.

    Dans ces conditions, si cette 'directive retour' devait être approuvée, nous serions dans l'impossibilité éthique d'approfondir les négociations avec l'Union européenne et nous nous réservons le droit d'imposer aux citoyens européens les mêmes obligations de visas qui nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le principe diplomatique de réciprocité. Nous ne l'avions pas exercé jusqu'à maintenant, attendant justement des signaux positifs de l'UE.

    Le monde, ses continents, ses océans, ses pôles, connaissent d'importantes difficultés globales : le réchauffement global, la pollution, la disparition lente mais sûre des ressources énergétiques et de la biodiversité alors qu'augmentent la faim et la misère dans tous les pays, fragilisant nos sociétés. Faire des migrants, qu'ils soient sans papier ou non, les boucs émissaires de ces problèmes globaux, n'est en rien une solution. Cela ne correspond à aucune réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre l'Europe ne sont pas la faute des migrants, sinon le résultat du modèle de développement imposé par le Nord, qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes.

    Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du continent et des régions du monde comme le Maghreb et les pays de l'Afrique, je fais appel à la conscience des dirigeants et députés européens, des peuples, citoyens et militants d'Europe, pour que ne soit pas approuvée le texte de la 'directive retour'. Telle que nous la connaissons aujourd'hui, c'est une directive de la honte. J'appelle aussi l'Union européenne à élaborer, dans les prochains mois, une politique migratoire respectueuse des droits de l'Homme, qui permette le maintien de cette dynamique profitable pour les deux continents, qui répare une fois pour toutes l'énorme dette historique, économique et écologique que les pays d'Europe ont envers une grande partie du Tiers-Monde, et qui ferme définitivement les veines toujours ouvertes de l'Amérique latine. Vous ne pouvez pas faillir aujourd'hui dans vos 'politiques d'intégration' comme vous avez échoué avec votre supposée 'mission civilisatrice' du temps des colonies.

    Recevez tous, autorités, eurodéputés, camarades, un fraternel salut depuis la Bolivie. Et en particulier notre solidarité envers tous les 'clandestins'.

    Evo Morales Ayma

    Président de la République de Bolivie (traduction - Juin 2008)

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    « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous,

    faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les prophètes. »

    La règle d'or : Evangile selon Matthieu 7,12

    Arc-en-ciel'ment vôtre

    Romano


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  •  
    L'agence de presse associative française AlterInfo, doit faire face à ce qu'elle qualifie de “ nouvelle tentative d'intimidation et de déstabilisation”. Tout a commencé en janvier, lorsque l'UEJF (1) et l'AIPJ(2), deux associations militantes juives, ont déposé plainte et assigné en référé AlterInfo. Le jugement rendu le 18 janvier leur ayant donné raison, l'agence de presse a décidé d'interjeter appel, pensant cette fois pouvoir davantage expliquer et justifier ses positions. [note: AlterInfo n'a pas souhaité divulguer trop de détails sur l'affaire afin que la justice n'interprète pas ses communiqués comme une ingérence dans la procédure judiciaire]

     

    Ces poursuites aux dire du site alternatif, font suite à des menaces de mort répétées ainsi qu'à plusieurs tentatives de corruption en vue d'influencer les rédacteurs et leur ligne éditoriale, à savoir la transmission d' « une autre version de ce que la pensée dominante impose, une lecture alternative de l'information véhiculée par les médias marchands ».

    Cette procédure se double d'une campagne médiatique, au premier rang de laquelle on retrouve l'UEJF et l'AIPJ.

     

    “[...] Je vous signale deux articles que les associations militantes UEJF et AIPJ ont publiés contre moi et contre le site Alter Info dans leur presse communautaire. 'L'actualité juive' et son scribe très 'objectif' n'en sont pas à leur coup essai, depuis un an, au moins trois articles insultants ont déjà été publiés par ce même auteur bien-pensant. En format PDF le dernier texte de Jean-Yves Camus dans 'Actualité juive' ”

    Le CRIF (3), s'est dernièrement joint à elles en publiant un communiqué intitulé “Un site antisémite et complotiste assigné en justice”.

    “Ceux, qui depuis nos débuts nous dénigrent, se sont soudainement trouvés plus hardis après la plainte déposée contre nous - constatez par vous-même en tapant alterinfo.net sur Google (toujours visibles sur certains sites contre lesquels nous n'excluons pas la possibilité de porter plainte). Après le site du CRIF qui titrait 'Un site antisémite et complotiste assigné en justice', vient s'ajouter à la liste des affabulateurs sectaires, le site prochoix.org, où on peut lire dans un torchon haineux et très objectif publié sur prochoix.org (site de Caroline Fourest) : '[...]Le texte, extrait du site des Indigènes de la République , a déjà été repris par Bellaciao, Indymedia/Paris Ile-de-France, ou encore le site antisémite et conspirationniste alterinfo.net.' [Lien de l'article ]

    Que l'on nous accuse à défaut d'autres mensonges, de conspirationniste ne nous gêne pas,et nous revendiquons notre “conspira-sionisme”, mais l'antisémitisme en plus d'être un délit nous le combattons, nous verrons le moment venu (quand nous aurons les moyens financiers) si la justice se prononcera aussi équitablement qu'elle l'a fait pour nous condamner lors du référé ?”

    Les rédacteurs d'AlterInfo dénoncent la démarche de l'UEJF et de l'AIPJ qui s'inscrirait selon eux dans une même logique: « à défaut de nous faire taire, nous nuire financièrement et psychologiquement afin d'entraver la bonne marche de notre association ».

    Le site a lancé un appel au don le 11 janvier pour faire face aux frais induit par la procédure. Au 18 février, l'association voyait son budget amputé de 9200 euros uniquement pour les honoraires d'avocat, ce qui ne couvre “qu'à peine la moitié des frais engendrés par cette affaire”. L'audience de plaidoirie pour l'appel est fixé au 16 avril 2008 à 14 heure; pour envoyer vos dons cliquez ici.

    AlterInfo figure en bonne place parmi les médias alternatifs français. L'audience du site en janvier témoigne de son succés: 312.749 visites et 1.686.434 lecture pour 171.503 adresses I.P différentes. « Les taux d'audience de notre site, irritent, peut-être même effraient certains groupes ».

    Parmi ceux-ci on retrouve plusieurs lecteurs et institutions de renoms, tous identifiés par leur I.P. de connexion. “La diversité et la pertinence des textes publiés semblent intéresser beaucoup plus de monde que nos adversaires aimeraient le faire croire. Si comme le présupposent nos détracteurs, nos visiteurs n'étaient que de doux dingues ou de vulgaires antisémites, comment expliquer la diversité des connexions ? Pour illustrer leur déviation et démontrer que leurs accusations ne relèvent que de l'ordre du fantasme, nous conservons à toutes fins utiles les I.P. de connexions des institutions étatiques - gouvernements et parlements ainsi que de différents ministères (nationaux et étrangers), même l'Elysée de manière moins récurrente (que peuvent d'ailleurs bien chercher les conseillers présidentiels sur notre site... ?) Que penser de ces nombreuses institutions financières – banques centrales de différents pays, imaginez que même la Banque Mondiale vient glaner des infos sur notre site... et les différents médias marchands nationaux qui régulièrement visitent aussi nos pages ?”

    Ces poursuites sont d'autant plus étonnantes qu'Alterinfo traite des problématiques du sionsime (une idéologie politique xénophobe qui est portée entre autre par des chrétiens et condamnée par de nombreux Juifs) et souligne fréquemment le distingo qu'elle fait entre sionisme et judaïsme.

    Nous viendrait-il à l'esprit de taxer d'anti-américain celui qui critique l'idéologie politique néolibérale de Dick Cheney ?

    Ne vous méprenez pas. Dans cette affaire c'est la liberté d'expression sur Internet qui est visée. AlterInfo a besoin de vous... MAINTENANT ! “Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien.” (Edmund Burke)

    “Ce ne sont pas les moyens utilisés par nos détracteurs qui seront à l'origine d'une éventuelle fermeture de notre site et de notre agence de presse associative, mais la passivité et/ou le laxisme de nos lecteurs les plus assidus et de nos soutiens supposés et de leurs réaction face à nos difficultés financières actuelles.”

    “Ceux qui nous ont intenté ce procès pensaient bien que même si nous gagnions en référé ou en appel, nous serions quoi qu'il en soit 'fragilisés' financièrement. Si en partie ils ont 'réussis', nous avons de notre côté pu constater combien nous avons de soutiens, et dans une certaine mesure, ils n'ont fait que renforcer notre détermination à poursuivre et nous ont ouvert des perspectives. De plus, ils nous ont donné l'occasion de voir qui étaient nos vrais ami(es), et cela n'a pas de prix.”

     

    Voici les quatre communiqués publiés par le site AlterInfo à ce jour:

    - Communiqué Alter Info (Affaire UEJF et AIPJ contre Alter Info) - 11 janvier 2008.

    - Compte-rendu: UEJF ET J'ACCUSE CONTRE ALTER INFO - 20 janvier 2008.

    - Bilan de notre appel à dons et projets pour la suite [rédaction Alter Info] - 18 février 2008.

    - Bis repetita UEJF/J'ACCUSE contre Alter Info: L'assignation en référé, nouveau procédé de censure ? - Zeynel CEKICI - 18 mars 2008

     

    Notes :

    (1) L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) est une association étudiante créée en 1944, qui représente les étudiants juifs en France (wikipédia).

    (2) J'Accuse-Association internationale pour la justice (AIPJ), a été fondée en 2001 notamment par des responsables de l'UEJF et de la LICRA. Marc KNOBEL, chercheur au CRIF et au centre Simon Wiesenthal en est le président. A ce propos il paraît intéressant de consulter le texte “Police de la pensée : le CRIF à l'Ecole Nationale de la Magistrature” sur Altermedia.info.

    (3) Le Conseil représentatif des institutions juives de France (connu également sous l'acronyme CRIF) fédère, au sein d'une seule organisation représentative, différentes tendances politiques, sociales ou religieuses présentes dans la communauté juive de France. À ce jour, le CRIF fédère plus de soixante associations dont le Fonds social juif unifié et l'Alliance israélite universelle (wikipédia).


     

    Vendredi 21 Mars 2008


     

    http://www.sott.net/articles/show/151547-AlterInfo-in-trouble-another-struggle-for-the-freedom-of-speech-on-the-Internet 
    http://futurquantique.org/blog/politique/49-Politique/361-alterinfo-en-difficulte-un-autre-combat-pour-la-liberte-de-parole-sur-internet#uejf


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  • Une fois de plus, la vérité triomphe face au négationisme post-colonialiste organisé...

    - ''Le Cauchemar de Darwin'': une démonstration édifiante - Ad Vitam -
    Cliquez ici pour voir en grand
    ''Le Cauchemar de Darwin'': une démonstration édifiante - Ad Vitam
    L'historien François Garçon a été condamné vendredi pour diffamation envers le réalisateur du "Cauchemar de Darwin"

    L'historien accusait Hubert Sauper de "malhonnêteté intellectuelle" et de "supercherie". Il a annoncé qu'il ferait appel de sa condamnation à 500 euros d'amende avec sursis par la 17e chambre correctionnelle de Paris.

    Le tribunal l'a également condamné à verser un euro de dommages et intérêts et 1.500 euros au titre des frais de justice.

    Dans "Le Cauchemar de Darwin", sorti en 2005, le cinéaste autrichien Hubert Sauper établissait une équation entre la pêche intensive de la perche du Nil, un poisson carnassier introduit dans le lac Victoria il y a 50 ans et qui a entraîné la disparition des espèces autochtones, la misère des populations locales et un trafic d'armes.

    Le film a rencontré un succès planétaire et reçu de nombreux prix. Une controverse a éclaté à son sujet après la publication fin 2005 d'un article de François Garçon dans la revue Les temps modernes, suivi d'un ouvrage un an plus tard intitulé "Enquête sur Le cauchemar de Darwin".

    Dans un entretien à RFI, en janvier 2007, François Garçon expliquait reprocher au cinéaste de n'avoir pas démontré le trafic d'armes qu'il dénonçait, d'avoir fait croire que les carcasses de poisson étaient destinées à la consommation humaine (et non animale) ou encore d'avoir payé des enfants pour "jouer et rejouer des scènes".

    Les juges ont notemment estimé que François Garçon "ne disposait pas manifestement, d'éléments suffisants pour formuler une telle accusation de manipulation des enfants à l'égard du réalisateur" et ne pouvait "donc prétendre au bénéfice de la bonne foi".

    "Les preuves, à mon avis, figuraient dans le dossier et je compte sur l'appel pour le démontrer", a déclaré à la sortie de l'audience l'historien. De son côté, Hubert Sauper s'est réjoui de la condamnation de François Garçon qui "a menti et atteint ma personnalité et ma crédibilité". Plus largement, il a salué "une victoire pour le cinéma documentaire dans son ensemble".

    (JB/AFP)


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  • Le chant du cygne de l'OTAN 


    Par Mike Whitney, le 13 février 2008


    ​​​​C'était censé être une « bonne guerre, » une guerre contre le terrorisme, une guerre de libération. Elle devait braquer les yeux du monde sur l'armement avant-gardiste des États-Unis, sur ses troupes d'élite et son écrasante puissance de feu. Elle était censée démontrer, une fois pour toutes, que la seule superpuissance mondiale ne peut plus être battue, que l'on ne peut lui résister, et que Washington pourrait déployer ses troupes partout dans le monde et écraser à volonté ses adversaires.

    ​​​​Ensuite, tout a dérapé. La guerre s'est écartée du scénario du Pentagone. Les Taliban ont battu en retraite, attendu, se sont regroupés, et ont riposté. Ils ont engagé le soutien pachtoune et les chefs tribaux, qui pouvaient voir que jamais les États-Unis n'honoreraient leurs engagements, que l'ordre ne serait jamais rétabli. L'Opération Enduring Freedom (liberté immuable) n'a apporté ni paix ni prospérité, juste l'occupation. Sept années ont passé et l'Afghanistan est toujours gouverné par les seigneurs de guerre et les marchands de drogue. Rien ne s'est amélioré. Le pays est un foutoir et son gouvernement une imposture. L'humiliation de l'occupation étrangère persiste tandis que la tuerie continue sans perspective de fin.
    ​​​​La guerre n'est pas de la politique étrangère. C'est du carnage. Sept ans plus tard, c'est toujours l'hécatombe. Les Talibans ont pris le contrôle de plus de la moitié de l'Afghanistan. Ils ont mené des opérations militaires dans la capitale, Kaboul. Ils sont établis à Logar, Wardak, Ghazni et ils contrôlent de vastes étendues territoriales à Zabul, Helmand, Kandahar et Urzgan. Maintenant, ils s'apprêtent à accélérer les opérations et à monter une offensive de printemps, ce qui signifie que la violence ne fera que s'intensifier.

    ​​​​L'approche des Talibans est méthodique et délibérée. Ils ont démontré pouvoir survivre aux plus dures conditions et obtenir des victoires tactiques contre un ennemi mieux équipé. Ils sont très motivés et pensent que leur cause est juste. Après tout, ils ne combattent pas pour occuper une nation étrangère, ils luttent pour défendre leur propre pays. Ça renforce leur détermination et maintient élevé leur moral. Quand l'OTAN et les troupes étasuniennes quitteront l'Afghanistan, les Talibans resteront, tout comme ils l'ont fait il y a 20 ans, quand les Russes sont parti. Aucune différence. L'occupation étasunienne sera juste une autre annotation dans l'histoire tragique du pays.

    ​​​​Les États-Unis n'ont rien gagner de leur invasion de l'Afghanistan. Leurs troupes ne contrôlent même pas un pouce carré de terre afghane. À l'instant où un soldat lève les talons, le terrain revient à la population autochtone. Ça ne changera probablement pas non plus. Le général Dan McNeill a récemment déclaré que, « Si les militaires étasuniens suivaient leur propre doctrine contre-insurectionnelle, les États-Unis auraient besoin de 400.000 troupiers pour vaincre la résistance tribale pachtoune en Afghanistan. » Actuellement, les États-Unis et l'OTAN n'ont que 66.000 hommes sur le terrain, et les alliés refusent d'en envoyer d'autres. Sur le plan purement logistique, la victoire est impossible.

    ​​​​La bataille pour les cœurs et les esprits a, elle aussi, été perdue. Une déclaration de l'Association Révolutionnaire des Femmes Afghanes (RAWA) résume ça ainsi :

    ​​​​La réintroduction de l'Alliance du Nord au pouvoir a réduit à néant les espoirs de notre peuple à la liberté et à la prospérité, et a prouvé que, pour l'administration Bush, vaincre le terrorisme n'a pas du tout de signification.... Les États-Unis ne veulent pas la défaite des Talibans et d'Al-Qaïda, car, dès lors, ils n'auraient aucune excuse pour rester en Afghanistan et pour accomplir leurs objectifs économiques et stratégiques dans la région... Après sept ans, il n'y a ni paix, ni droits de l'homme, ni démocratie, ni reconstruction en Afghanistan. La misère et la souffrances de notre peuple augmente chaque jour. ... Nous croyons que, si les troupes quittaient l'Afghanistan, notre peuple deviendrait plus libre et sortirait de sa perplexité et de ses doutes... La liberté de l'Afghanistan ne peut être obtenue que par peuple afghan lui-même. Compter sur un ennemi pour vaincre l'autre est une mauvaise politique, qui a seulement renforcé la poigne de l'Alliance du Nord et de ses maîtres sur le cou de notre nation. (RAWA www.rawa.org)


    ​​​​Petit à petit, les Alliés verrons que la guerre de Bush ne peut être gagnée et que poursuivre les combats est contre-productif. Il n'y a pas de solution militaire au conflit afghan et les objectifs politiques deviennent tout le temps obscurs. Ça ne fait qu'ajouter au sentiment de frustration croissant.

    ​​​​Récemment, Robert Gates, le Ministre de la Défense, a essayé d'enjôler ses alliés pour qu'ils expédient plus de troupes combattre dans le sud du pays, mais il a rencontré une vive résistance. Il a dit :

    ​​​​Je suis préoccupé parce que beaucoup de gens sur ce continent ne peuvent comprendre l'ampleur de la menace directe à la sécurité européenne. Nous ne devons pas devenir une alliance à deux niveaux, avec ceux qui sont prêts à se battre et ceux qui ne le sont pas. Ce genre d'évolution, avec toutes ses implications pour la sécurité commune, aurait pour effet de détruire l'alliance.

    ​​​​Mais le soutien à la guerre décline en Europe. C'est la guerre des États-Unis, pas la leur. Les Européens n'ont pas besoin d'occuper des pays étrangers pour satisfaire à leurs besoins énergétiques. Leurs pays sont prospères et ils peuvent se permettre d'acheter du carburant sur le marché libre. Seuls les États-Unis veulent la guerre. Ça fait partie d'une « grande stratégie » de géopolitique pour envoyer la puissance étasunienne dans la région afin de contrôler ses ressources. Jusqu'à présent, rien n'indique que ce projet réussira.

    ​​​​L'Allemagne est la troisième plus grande économie mondiale. Au cours des dernières années, elle a renforcé ses liens avec la Russie, et passé des accords qui satisferont pour longtemps ses besoins en énergie. Mais, son implication en Afghanistan pèse sur ses relations avec Moscou. Poutine pense que les États-Unis se servent de la guerre pour s'enraciner en Asie Centrale afin de pouvoir contrôler les couloirs de pipelines de la Caspienne et encercler la Russie et la Chine de bases militaires. Bien entendu, Poutine aimerait convaincre la Chancelière allemande Angela Merkel de retirer ses troupes d'Afghanistan, il pourrait ainsi frapper un grand coup contre les États-Unis, les meneurs de l'alliance.

    ​​​​Par la suite, les dirigeants allemands comprendront que leur stupidité de contrarier les gens qui leur fournissent de l'énergie (Russie) est uniquement propice aux aventures de Washington. Quand l'Allemagne se retirera de l'Afghanistan, l'OTAN se dissoudra, de nouvelles coalitions se formeront, et l'alliance transatlantique tombera en pièces. Les fissures sont déjà visibles.

    ​​​​Bush a dit que la guerre en Afghanistan devait continuer pour que ce pays ne devienne pas un refuge pour les drogues, le terrorisme et le crime organisé. Il dit que nous luttons contre la « pernicieuse idéologie de l'extrémisme islamique, qui menace de devenir un mouvement mondial. »

    ​​​​Mais les Taliban et les tribus pachtounes voient ça autrement. Ils considèrent ce conflit comme une guerre d'agression impériale, qui n'a fait qu'ajouter aux souffrances de leur peuple. Un récent rapport de l'Human Development Fund des Nations Unies semble appuyer ce point de vue. Il montre que l'Afghanistan a rétrogradé dans chaque catégorie. L'espérance de vie moyenne a baissé, la malnutrition est en hausse, l'alphabétisation a chuté, et plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Des centaines de milliers de gens ont été déplacés dans le pays par la guerre.

    ​​​​L'Afghanistan produit aujourd'hui 90% de l'opium mondial, plus que tout autre pays. La prospérité du commerce des drogues est le résultat direct de l'invasion étasunienne. Daobeuliou a créé la plus grande narco-colonie du monde. Est-ce sa victoire ?

    ​​​​Actuellement, il n'est pas prévu d'éliminer les seigneurs de guerre ni d'améliorer la vie des Afghans ordinaires. La reconstruction est paralysée. Si les États-Unis restent en Afghanistan, dans dix ans la situation sera pareille qu'aujourd'hui. Seulement d'autres gens mourront inutilement. À présent, la plupart des Afghans comprennent que la promesse de démocratie est un mensonge. L'unique chose apportée par l'occupation est davantage d'extrême pauvreté et de violence gratuite.

    ​​​​Il n'y a pas de plan de sauvegarde pour l'Afghanistan. En fait, il n'y a pas de plan du tout. L'administration pensait que les Talibans reconnaîtraient la haute technologie étasunienne, les armes à guidage laser, et s'enfuiraient dans les collines. Ils l'ont fait. Maintenant ils reviennent. Et nous sommes à présent entraînés dans une guerre ingagnable contre un ennemi tenace qui se renforce jour après jour.

    ​​​​Par la suite, les Européens verront la futilité de la guerre et partiront. Et ce sera la fin de l'OTAN.

    Original : http://www.smirkingchimp.com/thread/12822
    Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info

     

    Petit bonus, personnel, voici un compte-rendu des ressources naturelles de l'Afganisthan...Pays dit "terroriste", faut-il le rappeller?

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Afghanistan#Les_ressources_naturelles

    Hooo...ben ça alors...Pétrole, gaz, pierres semi-précieuse, pierres précieuses, métaux ( le pays regorge littéralement de métaux, dont la mine d'Aïnak, une des plus grande mines de cuivre du monde ). Le tout en quantité astronomique...

    Sans parler des gazoducs et oléoducs qui traversent le pays et qui alimentent les "saintes démocraties" exporteuses de paix dan le monde.

    Y aurait-il d'autres motivation à la guerre d'Afghanistan que de déloger Ben Laben et ses méchants copains Talibans?

    Mais noooooon, faut arrêter avec les théories du complot! Soyons sérieux!

    Bonne nuits à tous, dormez bien, et faites de beaux rêves...Le réveil risque d'être plus difficile.

    Arc-en-ciel'ment vôtre

    Romano PIROLLO




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  • Bruxellois, né dans les Marolles, je suis belge et fier de l'être.

    Avant toute chose, je voudrais saluer mes concitoyens belges, qu'ils soient bruxellois, flamands ou wallons.

    Belges, Belgique...de si joli mots...qu'ils soient dit en français, en flamand, en allemand, en italien, en espagnol, et même en arabe, en turc, en polonais, en congolais...

    Je voudrais, par l'intermédiaire de ce forum, donner mon opinion sur cette permanente incitation à la haine pratiquée depuis de nombreuses années par les politiques, les médias, voire certaines institutions flamandes...On ne peut que s'interroger sur un tel phénomène d'autant qu'il commence à prendre une ampleur considérable dans le nord du pays...

    Or, la première question qui me vient à l'esprit est la suivante : « comment est-ce possible qu'une des régions les plus riches et les plus prospères d'Europe, et donc du monde, se plaigne perpétuellement de ses "conditions" d'hier et d'aujourd'hui, du non respect de sa langue, du tracé de ses territoires, etc...? » 

    Car enfin, si on se penche un tant soit peu sérieusement sur la question, on se rend vite compte que la Flandre, comme le reste de la Belgique/België d'ailleurs, a de tout temps été une des régions les plus riches, les plus paisibles d'Europe. Il suffit de se balader à Gand, à Bruges à Anvers pour très vite s'en apercevoir. Et bien que maintes fois envahie et annexée par les grandes puissances à travers l'histoire, la Flandre n'en a néanmoins jamais perdu ni son identité, ni sa langue, ni sa culture, ni même sa religion...et pourtant...

    Pourtant...pour être honnête, cette complainte historique justifiée à l'encontre de la Belgique/België a déjà eu lieu, mais celle-ci provenait de bien plus loin que de l'arrondissement BHV...D'un autre continent...de la République Démocratique du Congo en particulier (ex-Zaïre)...En effet, notre richissime ancienne colonie a réellement connu avec la Belgique/België une politique où les mots injustice, exploitation, inégalité prennent tout leurs sens, avec par exemple d'énormes transferts sud-nord principalement économiques...et quasi pas de transferts nord-sud, si ce n'est l'évangélisation forcée, l'esclavage, et surtout un génocide identitaire qui restera marquée à jamais dans l'âme de ce peuple tout entier sacrifié à l'ambition démesurée d'une nation... 

    Evidement, et ça ne fait jamais plaisir à entendre, cela nous ramène violemment à une époque où l'état « Belgique/België » arrangeait bien tous les belges...du nord comme du sud...C'était l'époque dorée du Congo Belge, cette gigantesque contrée « sauvage » aux ressources humaines et matérielles colossales qui contribua largement à nourrir et enrichir gratuitement la Belgique/België ( = Flandres + Bruxelles + Wallonie ) de 1876 à son indépendance en 1960...

    Hé bien tout faux...cette complainte permanente à l'encontre de la Belgique/België ne vient pas, contre toutes attentes, de notre ancienne colonie...mais bien de la Belgique elle-même...et plus précisément de Flandre...de la riche Flandre...qui souffre tant...qui a tant souffert...

    Les enfants gâtés pourris de l'Europe pleurent à n'en plus finir leurs terribles malheurs et demandent réparation...

    C'est pourquoi, mon pauvre frère belge, avant de te confondre en victime historique d'une Belgique/België tyrannique à ton égard, je t'invite humblement à te mettre un jour dans la peau de ceux que tes ancêtres, qui t'ont rendu si riche, ont massacrés, pillés, martyrisés, humiliés, déracinés, convertis et exploiter...par l'intermédiaire de l'état "Belgique/België ". Ces crimes odieux ont été perpétrés en toute impunité, flamands et wallons « main dans la main », et ce au moins pendant 84 ans...

    Voici un lien vers le film "Le roi blanc le caoutchouc rouge la mort noire", un reportage dérangeant sur le colonialisme belge au Congo qui suscita une gigantesque polémique en Belgique/België.

    Regarde, écoute et n'oublie pas, mon pauvre frère belge, n'oublie jamais d'où tu viens, qui tu es et surtout...ceux qui ont si chèrement contribué à ta grandeur... 

    http://www.dailymotion.com/relevance/search/Genocide+des+congolais+par+les+Belges/video/xfvbc_le-roi-blanc-la-mort-noire_news

    « Les vérités différentes en apparence sont comme d'innombrables feuilles qui paraissent différentes et qui sont sur le même arbre » ,

    Le Mahatma Gandhi (Extrait des Lettres à l'Ashram).

    Arc-en-ciel'ment vôtre

    Romano Pirollo


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